Le mercredi 29 juin, la Commission Européenne, en dévoilant sa proposition, lève l’hypothèque d’une baisse substantielle du budget de la PAC qui aurait été suicidaire pour l’agriculture européenne et notre capacité collective à améliorer l’autosuffisance alimentaire de l’UE.
Le maintien au niveau actuel correspond en réalité à une légère baisse qui va obliger l’UE à rechercher une meilleure efficience de l’argent public ainsi mobilisé.
Ainsi qu’elle l’a déjà exprimé, la Confédération Paysanne, estime que la volatilité des prix alimentaires étant un souci majeur, une part conséquente du premier pilier doit être consacrée au financement d’outils de régulation.
Tant que cette baisse de la volatilité n’est pas effective, la Confédération Paysanne estime, puisque la Commission envisage des niveaux de DPU variables, qu’ils doivent l’être annuellement en retenant comme un des critères les niveaux moyens des prix des différentes productions agricoles.
La volonté affichée de conditionner 30% des aides directes à des conditions environnementales est une bonne nouvelle, à condition que ces mesures soient nouvelles, fortes et qu’elles ouvrent sur des perspectives de maintien de l’efficience économique des exploitations.
La Confédération Paysanne estime que ces mesures doivent être des mesures nouvelles et non mesures déjà existantes dans la conditionnalité, car alors ce ne serait qu’un habillage et un mensonge vis à vis de la société, des citoyens, consommateurs et contribuables.
Mais elle compte sur le Commissaire Dacian Ciolos, la Commission, le Parlement Européen et le Conseil pour qu’il n’en soit pas ainsi.
Par ailleurs la Confédération Paysanne estime que :
- l’apparition d’un fonds d’urgence est salutaire, mais que si la régulation et la lutte contre la volatilité des prix ne sont pas renforcées, ces sommes non négligeables (500 millions d’Euros par an) risquent cependant d’être notoirement insuffisantes. La lutte contre la volatilité des prix doit se faire préférentiellement par des mesures réglementaires, préventives (protection, intervention sur les volumes) et non curatives.
- le maintien au niveau communautaire du programme d’aide alimentaire aux personnes les plus démunies était essentiel et que les propositions de la Commission sont rassurantes, même s’il faut être conscient qu’au regard des 85 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté cela nécessitera certainement une réévaluation dans l’avenir.
- le projet d’une dotation supplémentaire aux nouveaux agriculteurs est une excellente initiative, mais que celle ci doit, à l’instar de toutes les aides directes, faire l’objet d’une dégressivité avec un taux augmentant au fur et à mesure qu’augmente le niveau d’aide sur une exploitation donnée.
Les dispositions législatives devront confirmer ces propositions. Il n’en demeure pas moins que la Confédération Paysanne reste inquiète sur le manque de motivation de l’UE à rechercher une plus grande stabilité (à un niveau permettant aux agriculteurs de vivre de leur production et aux citoyens de se nourrir) des prix agricoles et alimentaires.
Source : http://www.confederationpaysanne.fr/budget-pac-presque-maintenu-oblige-recherche_21-actu_1832.php