Le collectif TOUCHE PAS A MON PANNEAU SOLAIRE(1) est indigné par les mensonges de la ministre de l’Écologie sur la prétendue « relance » photovoltaïque et souligne qu’un entrepreneur photovoltaïque breton, spolié par les machinations rétroactives du gouvernement, est en grève de la faim(2) depuis plus de 8 jours ! Loin de la « relance », la filière crève. A cause de l’État.
- Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) dit jouer le « coup d’après » mais FILLON et BESSON jouent le coup d’arrêt.
- NKM dit favoriser l’innovation et le made in France avec ses appels d’offres mais elle n’entend que le CAC 40 et laisse crever les TPE et PME exclues des appels d’offres.
- NKM dit vouloir plus de « visibilité » pour le solaire mais c’est plus d’obscurité et de morosité qui est annoncé avec un plafond de 500 MW dont 450 MW au sol : une hérésie anti-écolo aux dépens des grandes toitures des collectivités, de l’industrie, de la logistique et de la distribution.
- NKM dit « les modifications successives du cadre, tous les six mois depuis 2008, ont été pénalisantes. Mais cette période est finie« , assure-t-elle ; et pour cause ! Désormais c’est même tous les 3 mois que les tarifs sont ajustés laissant les entrepreneurs du solaire incapables de proposer à leurs clients des tarifs stables !
Dans le solaire, la France investit 15 fois moins que les Allemands, les Chinois(3) ou les Américains. Cette filière d’énergie propre avait créée 25 000 emplois en 3 ans, elle en a perdu près de 15 000 en six mois, au moment même ou les régions les plus ensoleillées atteignent la parité de coûts avec le bouquet d’énergies sales.
Acculé et spolié, un industriel breton du photovoltaïque, Franck Le Borgne patron de One Network Energies, est en grève de la faim depuis plus de 8 jours(2).
La ministre est au courant mais n’en parle pas.
Dans un des derniers pays ou les politiques osent nier les conséquences des catastrophes nucléaires des 30 dernières années, ce gâchis est savamment orchestré par les nucléocrates au sein du gouvernement, du groupe EDF et du corps des mines : une caste d’oligarques joue son va-tout en défendant un monopole contre la volonté de 70% des citoyens, contre des PME créant bien plus d’emplois, contre l’intérêt public.
Depuis l’attentat contre la filière que constituait le moratoire photovoltaïque de décembre 2010, 3 000 MWc de projets photovoltaïques ont été mis à la poubelle.
La ministre n’en parle pas.
Et au grand étonnement des entrepreneurs, l’administration a gaspillé des milliards en refusant de faire le ménage dans les demandes abusives émanent d’une poignée de gros acteurs proches du pouvoir.
La ministre n’en parle pas.
Tout au long de l’hiver, une campagne de dénigrement mensongère du gouvernement, portée par Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Eric BESSON, et François FILLON a détruit la réputation d’une filière jeune et populaire le taxant d’être chinois, polluant et pas recyclé ! Du grand n’importe quoi.
Avec le nouveau dispositif de régulation, les entreprises sont plafonnées à 500 MWc/an, castrées de leur compétitivité par un bureaucratisme d’ampleur soviétique, et donc paralysées, avec des carnets de commandes en chute libre à moins 97% pour certaines par rapport à l’an passé.
La ministre n’en parle pas.
Dans une ville de 60000 habitants, 5 entreprises du solaire de plus de 10 salariés ont été liquidées.
La ministre n’en parle pas.
Quant aux appels d’offres, seuls les très gros acteurs auront le droit de jouer. Les TPE et les PME, très compétitives dans cette filière naturellement décentralisatrice, sont envoyées à la casse à l’autel du culte franco-français des « champions nationaux » du CAC 40 !
La ministre prétend favoriser l’innovation et le « made in France ». NKM dit jouer « le coup d’après« ! Avec des appels d’offres ineptes et illégaux où seuls les gros acteurs ont le droit de jouer, les TPE et le PME étant d’emblée disqualifiées. Quel leurre et quelle erreur ! Quelle vanité et quelle mégalomanie aussi dans ce « coup d’après » qui n’est pas sans rappeler les fours du « Minitel », du « Bibop », ou de « SuperPhenix »…
Pour l’éolien comme pour le photovoltaïque, la France s’éternise en effet d’annonces et n’entend que les grands groupes aux dépens de ses petites entreprises. Normal, ces même grands groupes sont aussi ceux du nucléaire…
Pour les appels d’offres pour les projets de plus 100 kW, c’est encore un leurre de croire qu’ils signeront la relance de ce secteur. D’abord car ils sont bridés avec des quotas de développement dérisoires (500 MW non équitablement répartis), et que leur bureaucratisme empêche une fois de plus des projets réellement efficaces. Ensuite car ils ne sont pas régionalisés et vont donc se concentrer au Sud de la France en créant une forte rupture d’égalité entre les français et empêchant tout développement du solaire au nord de la Loire. Et surtout, ce n’est pas des appels d’offres que viendra la relance car ils sont réservés au cartel jacobin des gros énergéticiens !
Si la jeune ministre de l’environnement se positionne en tête d’affiche du massacre du photovoltaïque, son action ne doit pas masquer le fait que d’autres protagonistes plus établis soutiennent la manœuvre et en profitent :
- M. Fillon, premier ministre, a accepté de détruire des milliers d’emplois au lieu d’en créer des dizaines de milliers, en prenant la décision finale sur le nouveau cadre de régulation du photovoltaïque. Il l’a d’ailleurs reconnu : « sur le photovoltaïque on a fait n’importe quoi« .
- M. Besson, ministre de l’énergie et maire d’une commune nucléarisée, a été un acteur de premier plan de la manœuvre.
- M. Proglio, président d’EDF mène des attaques répétées contre la concurrence des énergies renouvelables depuis des années.
- M. Charpin, administrateur d’ERDF et haut fonctionnaire pu boucler son second rapport tendancieux sur la concertation sans présenter les scenari alternatifs qui en émergeaient et n’a rien fait pour corriger les très nombreux dysfonctionnements d’ERDF conduisant à des cas comme celui de Franck Le Borgne, et aux plus longs délais de raccordement d’Europe.
- M. Pierre-Marie Abadie, x-mines, directeur de l’énergie et administrateur d’EDF, pris dans un intense conflit d’intérêts entre la défense du monopole d’énergies classiques (Nucléaire, fossile, nouveaux développements ITER et co, représentant des centaines de milliards d’€) et le développement des énergies renouvelables (bénéficiant à des entreprises tierces) a créé la bulle spéculative de 2009-2010 par son incapacité à piloter le dispositif tarifaire. Par le refus de faire le ménage dans les dossiers abusifs des filiales d’EDF et par le surcoût bureaucratique du photovoltaïque à la française, il est à l’origine de dégâts à hauteur de plusieurs milliards d’€ pour les citoyens consommateurs d’énergie. Ce personnage devrait d’urgence être démis de ses fonctions au moins en ce qui concerne les énergies renouvelables.
- M. Nicolas Sarkozy, président de la république, ami personnel d’Henri Proglio et soutien de choix d’Aréva à l’international, responsable de l’ensemble des choix stratégiques et de ressources humaines précitées. Qui se souvient de sa déclaration en 2009: « là où on dépense un euro pour le nucléaire on dépensera un euro pour les ENR »
Qui sera le grand perdant de ce grand scandale ? Le consommateur. Consommateur que l’on empêche de s’équiper en énergie propre et équitable. L’État et son équipe actuelle, ainsi que le cartel dont nous faisions état, maintiennent dans le besoin énergétique toute une population dont le pouvoir d’achat baisse chaque jour. Le slogan est « payer plus pour vous éclairer ou chauffer moins ».
Notes
- « Touche pas à mon panneau solaire » est un collectif qui regroupe les entreprises, les collectivités et les particuliers qui défendent l’énergie solaire.
- Chef D’entreprise en Grève de la faim
- La Chine en passe de devenir le leader mondial des énergies renouvelables – notre-planete.info