Assises départementales des lycéens sans-papiers
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« PASSEPORT EN COURS DE VALIDITÉ », pièce incontournable pour obtenir un titre de séjour.
Une vingtaine de jeunes scolarisés yvelinois sont condamnés à être ou à devenir des sans-papiers.

Tout un chacun peut obtenir ou faire prolonger un passeport dans son pays ou à l’ambassade. Cela devrait être la règle, mais cela ne fonctionne pas pour ces jeunes qui, selon les cas, sont :

– victimes de la politique discriminatoire de leur pays qui refuse de les reconnaître s’ils sont en France (les mauritaniens) ou de leur fournir un passeport s’ils n’ont pas de titre de séjour.

– victimes de la guerre qui a détruit les archives.

– victimes d’erreurs sur leur état civil, impossible à corriger.

– victimes d’une guerre dans laquelle ils seraient enrôlés s’ils retournaient dans leur pays d’origine.

– victimes de situations de familles conflictuelles (abandon, déplacement, décès, rejet) qui les mettent à la rue et sans papiers.

Ils sont une vingtaine, majeurs et sans avenir à la fin de leurs études.

La France les a accueillis, généralement de bons ou très bons élèves, appréciés de tous.

Certains, parfois en France depuis de nombreuses années, 3, 5 ou même 10 ans, vivent avec leurs parents, frères ou sœurs qui eux, ont ou auront un titre de séjour.

D’autres sont isolés, venus pour fuir la guerre ou la misère, ou tout simplement pour se former et travailler. Ils sont partis en laissant tout, franchissant des milliers de kilomètres, des frontières et des mers, souvent au péril de leur vie.

Mais l’absence de « passeport valide », les empêche de construire leur vie sereinement ici.

En général, pour les jeunes, l’arrivée de leurs 18 ans est l’occasion d’une fête.

Pour eux, à leurs 18 ans, ils rentrent dans une zone de non-droit, leur avenir est bouché : aux impossibilités qu’ils connaissaient déjà en tant que mineur (pas le droit de voyager, pas le droit de poursuivre sa formation en alternance ou de faire des petits boulots pour devenir autonome, pas le doit de passer son permis de conduire,…), s’ajoute la peur de l’arrestation et de l’expulsion et l’angoisse de la fin des études où ils n’auront pas le droit de travailler.

La loi exige qu’’ils puissent prouver leur identité.

Quel que soient les raisons de l’absence de passeport valide, pour nous, leur identité, c’est eux, avec leur statut d’élève qui leur a permis de grandir ici. L’administration doit les reconnaitre pour ce qu’ils sont, avec le statut qui est le leur, celui de jeune scolarisé, et les régularise.

Dans la lignée des assises régionales qui ont eu lieu à Paris le 27 juin 2014 sur invitation du Conseil régional d’Ile de France, nos assisses départementales seront ouvertes par Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d’ile-de-France en charge des lycées et des politiques éducatives.

Le bon déroulement de ces assises se fera grâce à la participation active de militants de la LDH, du MRAP, de la CIMADE, de l’ASTI, de militants syndicalistes, associatifs ou politiques ainsi que de simples citoyens.

Nous serons à leur côté ce 7 février (8 rue de la porte de Buc, 78000 Versailles- Centre Huit) pour dire bien fort :

« ILS ÉTUDIENT ICI – ILS VIVENT ICI

ILS SONT UNE RICHESSE POUR LA FRANCE DE DEMAIN

LA LOI DOIT LES RÉGULARISER ! »

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