Le défi de la renovation énergétique des logements
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Comment amplifier le passage à l’acte des ménages.

Publication de septembre 2014 de la Fabrique Ecologique

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SYNTHESE
Pourquoi la plupart des ménages ne rénovent-ils pas leur logement alors qu’il y a tant de raisons objectives de le faire ? Le décalage est grand entre leur intention d’agir et le passage à l’acte. La profusion et l’incohérence des informations disponibles, un déficit de confiance dans les professionnels et l’absence d’envie de rénovation énergétique constituent les principaux freins identifiés.

Le contexte de crise et l’absence de visibilité des ménages sur leur futur à 5/10 ans n’arrangent pas les choses. Ni la conscience écologique, ni la promesse d’un retour sur investissement ne sont déterminantes dans le passage à l’acte, mais plutôt des considérations esthétiques, de bien-être, de confort, de gain de valeur patrimoniale et de baisse de mensualités. Ces motivations diffèrent en logements collectifs et individuels.

Pour surmonter ce constat, cette note détaille des mesures structurantes à prendre rapidement avec une mise en œuvre étalée dans le temps : développer une forte logique de marque, généraliser des « carnets de santé » des logements, constituer des réserves financières pour les travaux de rénovation et introduire un mécanisme contraignant pour les passoires thermiques qui posent des problèmes de santé publique.

Il s’agit en premier lieu de créer et de développer une logique de marque grand public pour clarifier la lisibilité des professionnels, des produits, des diagnostics ou encore des prêts dans l’esprit de ce qui a été fait dans la filière bois avec les labels FSC et PEFC. Pour réussir, cette marque devra être portée par un large ensemble d’acteurs (entreprises, Etat, collectivités, associations, syndicats, etc.) et adopter un marketing positif afin de donner le goût de la rénovation aux ménages.

La deuxième proposition est de généraliser des « carnets de santé » des logements. Sur le modèle des contrôles techniques automobiles, chaque logement aurait un document de suivi, qui devra être accessible sur Internet. Le volet énergétique du « carnet de santé », qui devra être réalisé dans un délai de 10 ans, pour recommander, en les chiffrant, plusieurs types de travaux de rénovations énergétiques permettront aux ménages d’avoir rapidement accès à des informations personnalisées sur leur logement. La réalisation de ces carnets de santé devant être un moment clé de conviction des ménages, des experts des comportements psycho-sociaux y seront associés.

Il est enfin proposé de donner des signaux économiques et règlementaires forts annoncés longtemps à l’avance. Des réserves financières seraient constituées à destination de travaux énergétiques, alimentées par les propriétaires lors de chaque transaction immobilière. La somme consignée serait fonction de l’investissement nécessaire pour permettre au logement de franchir une ou plusieurs classes énergétiques. Elle augmenterait avec le temps. Dans le cas particulier des passoires thermiques, un mécanisme contraignant de rénovation serait mis en place pour éviter notamment le développement de problèmes de santé publique dans ces logements dus à la précarité énergétique.