La France a perdu le quart de ses exploitations en 10 ans
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Le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 26 % en dix ans. L’emploi agricole, lui, a chuté de presque autant, tombant à 750.000 équivalents temps-pleins, selon le recensement décennal rendu public mardi par le ministère de l’Agriculture.


La France comptait en 2010 un peu moins de 500.000 exploitations (490.000) contre 663.000 en 2000, indiquent les chiffres.
Le ministère relève cependant que le rythme de cette diminution s’est ralenti par rapport à la décennie précédente (- 3 % par an contre – 3,5 %).
Sur la même période, le nombre d’exploitations a diminué de 24 % en Italie, 29 % aux Pays-Bas et 36 % en Allemagne.

 
Hausse de 13 % de la Sau des exploitations

Dans le même temps, en 2010, 27 % des chefs d’exploitation et coexploitants en France étaient des femmes, 24 % dans les grandes et moyennes exploitations. Le ministère a mis en évidence un recul des fermes classiques bâties sur le modèle « polyculture-élevage », ainsi qu’une concentration au profit des très grandes exploitations. Le nombre de petites et de moyennes exploitations « diminue fortement, celui des grandes exploitations se maintient. Il progresse même pour les très grandes exploitations », relève-t-il.
Sur ces dix dernières années, la superficie moyenne des exploitations s’est accrue de 13 hectares, pour se situer à 55 hectares en 2010. Un quart des exploitations a moins de six hectares, un quart en compte plus de 82. Les 10 % des exploitations les plus grandes dépassent 143 hectares. Ces 490.000 exploitations génèrent « 750.000 unités de travail annuel (Uta) », c’est-à-dire 750.000 emplois à temps plein, soit un recul de 22 %. Ces emplois sont occupés par un peu moins d’un million de personnes. Si elles comptent pour 36 % des exploitations (42 % en 2000), les petites exploitations (taille moyenne, 10 ha) mettent en valeur 7 % de la Surface agricole utile (Sau) du pays. Les moyennes et grandes exploitations cultivent 93 % de la Sau.

 

Les exploitations d’élevage et de polyculture-élevage en forte régression

Au total, 970.000 personnes participent « régulièrement », selon le ministère, au travail des exploitations. Ces dernières font appel aussi à 90.000 équivalents-emplois temps plein extérieurs (saisonniers et salariés des entreprises de travaux agricoles et les Coopératives d’utilisation du matériel agricole). Le seul type d’exploitations dont le nombre se soit légèrement accru depuis 2010 sont celles qui cultivent des céréales et des oléoprotéagineux (colza, tournesol). Tous les autres types d’exploitation ont régressé, en particulier les élevages.
« La baisse touche surtout l’élevage et la polyculture-élevage avec la quasi-disparition des petits élevages bovins lait », au profit d’une « progression des grands élevages », note le ministère. Six pour cent des chefs d’exploitation exercent également une activité autre qu’agricole, un chiffre qui monte à 19 % chez les jeunes dans les exploitations de taille moyenne. Dans les moyennes et grandes exploitations, les trois quarts des chefs d’exploitation et coexploitants de moins de 40 ans ont au moins de baccalauréat. Près d’une exploitation sur cinq (18 %) commercialise en vente directe ou circuit court.

Source : AFP